Lyon OU "il y a plusieurs journées dans une journée"

J'ai hésité à classer (elle dit "classeur" et les portes du nirvana s'ouvrent) cet article dans la rubrique "prépa" ou dans la rubrique "vacances". Ce sera "vacances".

Oui, je suis partie à Lyon pour passer les oraux de l'ENS. Mais, mais, mais... comme j'ai appris entre la première épreuve et les quatre suivantes que j'étais normalienne ("malgré tous mes efforts, tu es normale" A.E.), l'ambiance s'est détendue un grand coup. De l'avis de tous, c'est pépèrissime de se pointer à des oraux sans pression aucune. Vu autrement, c'est presque relou d'aller prouver à une tripotée d'examinateurs qu'on ferait une super normalienne alors qu'on l'est déjà (le "super" restant à voir).

Je viens donc de passer quatre jours à Lyon, quatre jours bien remplis.

L'hôtel A ajouter à ma liste des "je kiffe" : l'hôtel Ibis Gerland. Le personnel est a-do-ra-ble. Je sais, c'est leur boulot, mais il faut avouer qu'ils sont d'une disponibilité souriante à toute épreuve. Ils me prêtent un parapluie quand l'orage se déchaine sur moi, pauvre petite normande/parisienne persuadée que Lyon c'est le sud ("le temps dure longteeemps...") et que le sud = le soleil H24. Ils m'interdisent de sortir tard le soir dans tel ou tel quartier mal fâââmé. Ils se mobilisent pour sortir le petit oiseau rentré dans le restaurant quand je leur dit en pleurant à chaudes larmes (qui doute de mon hypersensibilité à la BB ?) qu'il va snif mouriiiireuh snif si on ne fait rien. Prix de l'employée du mois décerné à Sandrine, une des réceptionnistes, qui a eu la patience de me répéter calmement que "oui madame, c'est bon" à chacun des cinq appels que j'ai passé pour confirmer la réservation de ma chambre. Chambre que j'ai investie "à la Dom", id est dans tous les coins, recoins et re-recoins possibles et imaginables. Le rangement ce matin fut épique.

Les oraux L'ENS sans S., c'est quand même nettement moins funky. Mais bon, je fais contre mauvaise fortune bon coeur, et profite pleinement du campus : j'ai explosé la moyenne d'heures passées dans la salle info. Je ne sais pas où ils ont vu que j'étais matinale quand ils ont fait les plannings, mais j'étais convoquée à 7h57 presque tous les jours. Ce n'était pas plus mal au final puisque ça me laissait mes journées pour gambader. Je passe sur le récit détaillé des oraux. Deux points cependant. Tout d'abord et contrairement à toute attente (non, Mum, tu n'es pas visée...) je ne me suis pas lamentablement rétamée en italien. Ensuite, j'ai fait un carton absolu en culture générale littéraire (sujet : "les genres", je n'allais pas prendre "Bible et littérature" hein, pas suicidaire moi !), épreuve Ô combien redoutée par les admissibles de France et de Navarre car étant comparable à un saut en parachute -sans parachute, ou si peu. Ce fut long, mais pas douloureux. Et je suis maintenant en vacaaances.

La rencontre Quand on est né le 15 février, on ne peut pas être fondamentalement mauvais (lançage de fleurs complètement assumé). Elle s'appelle N. et elle est ma jumelle à deux ans près. N. est multifonction et multifacette. Elle est la nana sympa et ouverte croisée dans les couloirs de l'ENS, la compagne de shopping franche et efficace, l'hôte qui offre un repas chaud plus que bienvenu quand on ne mange que des salades toutes faites dans sa chambre d'hôtel, la guide touristique à nulle autre pareille, tantôt incarnation de l'innocence vêtue de blanc, tantôt vamp aux yeux noirs (enfin, il parait, moi j'attends de voir ça avec grande impatience...). N. parle vite et bien, elle a des expressions qu'on a envie de retenir et de caser avec d'autres, et (last but not least) elle est drôle. Elle ne répond pas platement, elle rebondit sans cesse. Rien que pour elle, ça valait le coup de venir.

Non, je n'ai pas la bisou-caliiin attitude J'ai parlé avec plein de gens : banc de l'arrêt de bus, banc dans un parc, qu'importe, j'entame la conversation avec le premier représentant de la population locale qui me tombe sous la main. Marisa, vieille dame étonnante au caractère bien trempé rencontrée dans le jardin/cloitre du musée, m'a promenée pendant 2h dans le vieux Lyon. Tout le monde ne peut pas se vanter de repartir avec le numéro de portable d'une octogénaire énergisante, mais moi si !

La ville "Bonjour, bonjour, c'est jouli ici !" J'y vivrais bien mais P.A., mais A., mais proximité de Paris, mais feeling avec Cachan. Aprem shopping au centre commercial de Part Dieu ("let's go to the mall, today..."), aprem shopping à Bellecour et visite de la vieille ville, aprem culture et balade (exposition Keith Haring au musée d'art contemporain et parc de la tête d'or). Je maîtrise le métro, je gère le bus... et j'impose à mes pieds un rythme de fou. Lyon sud-nord à patte ? Pas de problème ! J'y reviendrai avec plaisir.