Ich bin ein Innsbrucker

Séjour bref mais intense. Deux jours de voyage en train pour aller rejoindre ma nounoune trois jours en Autriche, totally worth it.

Voyage en train, même dix heures, même avec les douaniers qui aboient, les momes qui hurlent et rien à manger, que du bonheur. Un concentré de France, de Suisse et d'Autriche. Le rail et les oreilles : les champs, les lacs, les montagnes en écoutant "comptine d'été". Rien de neuf à ce niveau là, j'adore le train, vraiment.

Retrouver L. A peine installée dans sa chambre de la résidence universitaire, elle flotte dans ses pantalons parce qu'elle n'a quasi rien mangé de la semaine. Comme quoi, on est un couple qui fonctionne bien toutes les deux, le coup du "je fais à manger, tu fais la vaisselle ?" nous a tellement formatées qu'elle ne se nourrit pas correctement pendant que la vaisselle s'entasse dans mon évier depuis son départ... Elle passe ses journées à galoper entre la fac, la banque et le bureau erasmus, elle n'arrête pas depuis qu'elle est arrivée. Galérienne de logement, galérienne de transport, galérienne de bouffe... les problèmes se règlent doucement mais sûrement au rythme des coups de téléphone/compte-rendus à sa mère et à son chéri. Je me pose donc dans son "chez elle pour quatre mois".

 

Deux pour le prix d'une. J'ai rencontré E., une petite brune pétillante venue de Dijon qui fait des études de droit. Vague impression de la connaitre depuis dix ans, une rencontre comme je les aime. A trois du matin jusqu'au soir, ça donne des photos du genre "L. et E. à l'arrêt de bus", "E. et S.au panorama", "S. et L. dans la rue". Très productif artistiquement parlant (sourire).

La vie erasmus par procuration. Un lit une place pour deux, pas de problème, ce n'est pas comme si on me surnommait "miss-I-take-80%-of-the-bed"... L. qui m'oblige à prendre deux douches dans la journée "pour ne pas salir les draps", merciii... La cuisine collective où défile une tripotée de gonzesses au prénom finissant par -a, toutes plus adorables et serviables les unes que les autres. Les excursions dans Innsbruck à deux ou à trois. Ballades, va-et-vient administratifs, visites (le dernier jour seulement, pour le principe, ciel que cela ne me ressemble pas), squat au resto thaï, au resto italien, au pub le temps d'une soirée erasmus (tu t'appelles comment tu viens d'où tu fais quoi dans la viiie...), au salon de thé autrichien (comment ça le strudel c'est calorique ? Ah bon ?...) : la mondialisation ? Si peu...

 

Initiation à l'allemand. Les gens sont accueillants et souriants, ils parlent un bon anglais, pas trop de problème au niveau de la barrière linguistique, donc. Qu'à cela ne tienne ! Dès mon arrivée, j'apprends à prononcer "Uni Sportstätten", histoire de pouvoir dire où j'habite si je me perds, pour qu'on me ramène au lieu de m'assoir et de pleurer au milieu de la rue, on ne sait jamais. J'apprends à me présenter, à compter (jusqu'à dix, faut pas pousser),... et dans le genre "kit de survie", je sais demander un paquet de Camel mou en allemand. Parce que 3,70€ le paquet qu'on peut en plus fumer dans les bars (ah l'Autriche, l'air pur de la montagne...), je peux au moins le demander dans la langue locale !

Le plein de sourires et de délires. "Je n'ai qu'une seule chose à dire : 105 !", "clopes thaïlandaises", "parisienne", "pour E. !", "écris ton nom avec Innsbruck...", "ça va sentir le canard grillé !", "on a croisé Peter", "mon manteau à trois chiffres qui commence par un 2", "marmotte d'amour embrasse petit glaçon", "voulez-vous couchez avec moi, ce soir ?"... autant de bons moments que de phrases vides de sens hors de leur contexte.

Je voudrais remercier, la joie de vivre, le hasard et le culot, sans qui ces vacances n'auraient certainement pas été les mêmes... Merci ma colloc-expatriée-que-j'aime, au plaisir de te revoir dans deux semaines. Vive l'Autriche.