C'est vrai, on est demain aujourd'hui...
Pour faire la détachée, je sais faire la détachée. Le manque de sommeil aidant, j'enchaîne (presque -restons
modestes) autant que C. dans ses bons jours. La maligne ces derniers
jours, jusqu'à hier, jusqu'à ce matin même, jusqu'au dernier moment.
Jusqu'au bout du quai, en courant, avec D. D., c'est le
chéri de L. A peine arrivé, déjà adoré, et surtout déjà frères de
galère. Ceci dit, on a pas tous la même galère, on est pas tous dans
l'même bateau comme dirait l'autre. Je perds ma colloc' et lui sa
copine, pour quatre mois. Oh, quatre mois, une pécadille, quand on y pense. Environ 120 jours, soit 2880 heures, soit 10368000 secondes. Même pas peur, même pas mal.
En
rentrant de la gare, j'ai trouvé un bouton rose dans le couloir. Le
coup classique : un être cher s'en va, il vous manque, tout est
dépeuplé, blablabla. Vous revenez chez vous, seule, et là, bam,
il y a le fameux bouton en question échappé du haut que L. portait
la veille qui vous barre le chemin pour mieux vous rappeller, au cas où
vous l'ayez déjà oublié, que votre pote est en route pour l'Autriche et
qu'elle ne rentrera pas ce soir pour venir toquer à la porte avant de
lancer un "J'ai trop de trucs à te raconter !!!". Face au
bouton et à sa charge dramatique, je reste de marbre (Note du petit
démon sur mon épaule gauche : "Forcément, t'avais déjà craqué comme une
m...adeleine à la gare, t'allais quand même pas remettre le couvert !")
(Note de moi-même : "Ta gueule pour voir ?") (fin de la parenthèse).
Mais je tiens à souligner le caractère proprement pathétique de ce
moment.
Donc, pas de "on dort ensemble ce soir ?", de "hé, on fait une charlotte ?" ("ouais vas-y, tiens le moule pendant je ferme
le couvercle avec les pieds !..."), pas de duo de clopes à la fenêtre,
pas de soirée ensemble-en-mode-autiste chacune devant son pc, pas de
"rho la blagounette !", pas de... Pioulala, que de "pas de" !
Ceci dit, je pars pour Innsbruck mardi... Si tu ne viens pas à Sara, Sara viendra à toi. L., prends garde !