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In Bocca Al Lupo
7 août 2010

Guide abrégé des réjouissances en milieu hospitalier

(Titre alternatif : "Toi aussi, troque tes vacances, tes projets d'animation et ta recherche d'appart' contre une crise d'appendicite !")

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1) Les gens te plaignent, te rassurent et te complimentent même : "Il n'y a que les vrais travailleurs qui tombent malades pendant les vacances". Comme s'il y avait une intentionnalité de l'appendicite.

2) Tu vis l'actualité française de l'intérieur. Oui, le manque de moyens des hôpitaux français est réel, confirme le docteur qui t'assure que bien sûr tu peux rentrer chez toi, d'ailleurs tu vas rentrer chez toi, alors que tu ne tiens pas assise (et que tu tombes dans les pommes à chaque fois que tu te mets debout).

3) Dans la mesure où ton environnement immédiat fait 2m2, soit la surface de ton lit, la télécommande du lit en question te donne un contrôle absolu de ton monde. C'est enivrant.

4) Tes proches te lisent, patiemment et à voix haute, le roman que tu n'avais pas fini. (Parenthèse : lire, à l'hôpital, un roman qui traite entre autres du fait que la littérature permet de s'évader et d'échapper à sa condition de rat, c'est de la prédestination ou je ne m'y connais pas).

5) Donner tout son sens à tout un tas d'expressions folkloriques telles que "se sentir comme une m*rde", "être une loque", "dépendre de quelqu'un"... Les définitions à priori, c'est bien ; l'expérience, c'est mieux.

6) Cultiver ton sens de l'ironie. Te dire que l'hospitalisation sans une voisine de chambre, comment dire, assommante, ç'aurait été moins pittoresque.

7) Réaliser que nombreux sont les gens sous-payés et faisant un métier épuisant qui malgré tout te traitent avec douceur, patience, et sourire.

8) Si comme moi, tu as la chance de mal réagir aux anesthésies et de ne pas pouvoir t'alimenter pendant trois jours, tu retrouves le poids que tu faisais en classe de seconde (soit presque dix ans auparavant) ! (Et tu te dis qu'au final, soit x ton poids en seconde et soit y=x+4 ton poids actuel, tu es quand même mieux à y kilos qu'à x).

9) Ta famille, tes amis et l'ensemble de la communauté médicale s'inquiète de ton petit bidon, à tel point qu'ils te feraient presque une ola quand tes gaz reprennent (la décence m'interdit de décrire les effusions de joie liées à chaque nouvelle concernant tes selles). C'est troublant, et fantastique uniquement en cela que c'est extra-ordinaire.

10) Ta mère (re)devient ta môman, ton mec devient l'infirmier le plus sexy de la terre, ton amie s'inquiète pour toi plus que si sa propre vie en dépendait. C'est plutôt cool.

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