De l'art de déménager

J'ai fait tout ce que j'ai pu.

Légué mes petits papiers les plus chers à mes colocs, donné tout ce dont je pouvais me séparer à des charity shops, fait x fois le tri qui m'a permis de répéter x fois les deux opérations précédentes -rien à faire. J'ai commencé à faire mes sacs et ça ne rentre pas. Je ne parle pas de mes trois hula hoops d'un mètre de diamètre, complètement indémontables, qui me donneront une allure folle dans la salle d'attente de St Pancras (oui, lecteur tout en-haleiné, je ferai du hula hoop dans la salle d'attente de St Pancras). Je parle de mes affaires.

J'étais pourtant bien partie : deux sacs pour le premier voyage début juin (il fallait bien ça pour rapatrier mes escarpins de chez Aldo qui, Ô l'émotion indescriptible !, fouleront bientôt le sol parisien), cinq sacs pour le deuxième voyage début juillet et deux sacs pour le dernier voyage fin juillet. Sans compter une certaine âme charitable qui a déménagé ma bibliothèque (mon homme a du être une tortue dans une autre vie, mais attention pas la pauvre tortue de base qui se traîne péniblement sa carapace, une tortue de compèt' avec pâté de maisons voire lotissement HLM complet sur le dos). J'ai même envoyé tous mes dvds par Royal Mail (si jamais ces paquets n'arrivent pas, va y avoir du sang côté briton fin juillet).

Mais rien à faire, ça ne rentre pas.

Du coup je me pose des questions existentielles supra pertinentes. Trop de trousses de toilette, c'est combien au juste ? Les rouleaux de scotch à messages sont-ils vraiment le meilleur objet de collection ever pour un globe trotter ? Tiens, cette robe, je l'ai mise au moins une fois cette année ou pas ?

Quand je pense que je laisse derrière moi une imprimante, un miroir, une lampe de chevet, une multiprise et des adaptateurs, des serviettes et gants de toilette, je me dis que je suis la coloc rêvée (surtout au moment du départ). Et quand je pense que ma coloc anglaise m'a offert un cuit-vapeur pour mon départ, je me dis que ça sent (1) le message subliminal et (2) la faille dans l'organisation.

Point positif (qui s'avère être le seul point positif de ce déménagement qui, avons-le, a été organisé à la va comme j'te pousse) : les braves compagnons qui t'emmènent et te récupèrent à la gare. Des soldats des temps modernes, que dis-je, des templiers du sac à dos 80 litres et du hula hoop en alu.

Comments

[Nell-]

Et comme je compatis à ta douleur...
J'espère que t'as bien fini ton mémoire, bien rentrée et bien repartie en vacances :)

xx

[Noam]

interdiction de laisser les rouleaux de scotch à message derrière !!!